Budget 2025 : Quelles mesures pour relancer l’immobilier et le logement ?

L’année 2024 a été marquée par une crise profonde du secteur immobilier, accentuée par la hausse des taux d’intérêt, la baisse du pouvoir d’achat et une pénurie croissante de logements. Entre la difficulté d’accès au crédit pour les ménages, la chute des transactions immobilières et le ralentissement des constructions neuves, le marché a connu un essoufflement majeur.
Face à cette situation préoccupante, le budget 2025 s’annonce comme une tentative de relance du secteur. Le gouvernement souhaite stimuler l’investissement immobilier, faciliter l’accès à la propriété pour les ménages modestes et encourager la rénovation énergétique des logements. Des mesures fiscales et financières seront mises en place pour soutenir les promoteurs, les investisseurs et les particuliers dans leurs projets immobiliers.
Dans cet article, nous passerons en revue les principales mesures prévues dans le budget 2025, leur impact sur le marché immobilier et les opportunités qu’elles pourraient offrir aux acheteurs, aux propriétaires et aux professionnels du secteur.
Des incitations fiscales pour stimuler l’investissement immobilier
Le budget 2025 intègre plusieurs mesures fiscales destinées à encourager l’investissement immobilier et à relancer un marché en difficulté. Parmi elles, des ajustements sur les dispositifs de défiscalisation ainsi qu’un soutien renforcé aux primo-accédants afin de faciliter l’accès à la propriété.
Ajustements sur les dispositifs de défiscalisation
Le gouvernement mise sur des mesures fiscales attractives pour redynamiser l’investissement locatif, incitant ainsi les propriétaires à remettre des biens sur le marché tout en améliorant la qualité du parc immobilier.
- Évolution du dispositif Pinel :
Le dispositif Pinel, qui offre une réduction d’impôt aux investisseurs mettant en location un bien neuf sous conditions de plafonds de loyers et de ressources des locataires, pourrait être prolongé ou réformé en 2025. Cette réforme viserait à le rendre plus incitatif, notamment dans les zones où la tension locative est la plus forte. - Nouveaux avantages pour les propriétaires bailleurs :
Pour encourager la rénovation et la mise en location de logements, le budget 2025 prévoit :- Des allègements fiscaux pour les propriétaires mettant des biens sur le marché à des loyers modérés.
- Une déduction fiscale accrue sur les travaux de rénovation énergétique, afin de lutter contre les passoires thermiques et d’améliorer la qualité du parc locatif.
- Une possible révision des taxes foncières, notamment pour les propriétaires qui engagent des travaux d’amélioration énergétique.
Ces ajustements fiscaux devraient permettre de relancer l’investissement immobilier, en particulier dans le secteur locatif, où l’offre est aujourd’hui insuffisante face à une demande croissante.
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Soutien aux primo-accédants
L’accession à la propriété étant de plus en plus difficile pour les ménages, notamment en raison de la remontée des taux d’intérêt et de la hausse du coût de la vie, le budget 2025 prévoit plusieurs mesures pour faciliter l’achat immobilier des primo-accédants.
- Prolongation ou réforme du Prêt à Taux Zéro (PTZ) :
Le PTZ, qui permet aux primo-accédants de financer une partie de leur achat sans intérêts, devrait être prolongé et potentiellement réformé afin de s’adapter aux réalités du marché. Parmi les évolutions envisagées :- Un élargissement des conditions d’éligibilité, permettant à un plus grand nombre de ménages d’en bénéficier.
- Une augmentation des plafonds de revenus, notamment pour les classes moyennes vivant dans les zones tendues.
- Une prise en charge élargie aux logements anciens sous condition de rénovation énergétique.
- Réduction des frais de notaire :
Pour alléger la charge financière pesant sur les acheteurs, le gouvernement envisage de réduire les frais de notaire pour les acquisitions de logements neufs ou pour les biens nécessitant une rénovation énergétique. Cette mesure pourrait inciter davantage de ménages à franchir le pas et dynamiser le marché des transactions immobilières.
Grâce à ces incitations fiscales, le budget 2025 cherche à favoriser la relance du marché immobilier en encourageant à la fois l’investissement locatif et l’accession à la propriété. Reste à voir si ces mesures seront suffisantes pour redonner confiance aux acheteurs et aux investisseurs.
Relancer la construction de logements neufs
Face à une crise de l’offre de logements, le budget 2025 prévoit des mesures pour stimuler la construction de logements neufs et encourager la réhabilitation urbaine. Ces initiatives visent à répondre à la demande croissante tout en facilitant l’accès au logement, notamment dans les zones tendues.
Allègements pour les promoteurs et constructeurs
Pour inciter les acteurs du secteur à lancer de nouveaux programmes immobiliers, le gouvernement introduit des mesures fiscales et réglementaires favorisant la construction.
- Baisse des taxes sur les permis de construire
- L’un des freins majeurs à la construction est le coût des taxes d’aménagement et des permis de construire. Le budget 2025 prévoit une réduction de ces charges pour les promoteurs et constructeurs, afin d’inciter à la création de nouveaux logements.
- Cette mesure pourrait encourager le lancement de projets plus accessibles en termes de prix de vente, notamment pour les logements destinés aux primo-accédants et aux classes moyennes.
- Assouplissement des normes de construction
- La réglementation en matière de construction s’est fortement durcie ces dernières années, entraînant une hausse du coût des matériaux et des délais de réalisation.
- Le budget 2025 envisage un allègement de certaines contraintes, tout en maintenant des standards élevés de performance énergétique et environnementale. L’objectif est de réduire les coûts de construction et d’accélérer la livraison des nouveaux logements.
Ces mesures sont essentielles pour relancer l’offre de logements neufs et éviter une pénurie de biens accessibles sur le marché immobilier.
Accélération des projets de rénovation urbaine
En parallèle de la construction neuve, le budget 2025 prévoit des investissements massifs dans la rénovation urbaine pour dynamiser les centres-villes et les quartiers en difficulté.
- Financement accru pour les projets de réhabilitation
- L’État va renforcer son soutien aux projets de réhabilitation des centres-villes et des quartiers en déclin, afin de moderniser le parc immobilier existant et d’améliorer le cadre de vie.
- Ces financements seront orientés vers la transformation d’anciens bâtiments vacants en logements habitables, ainsi que vers la rénovation des immeubles anciens.
- Mise en place de subventions pour la rénovation des logements anciens
- En complément des aides existantes (comme MaPrimeRénov’), des subventions spécifiques seront octroyées aux propriétaires engageant des travaux de rénovation lourde dans des zones tendues.
- Ces incitations visent à encourager la remise sur le marché de logements vacants, tout en réduisant la pression immobilière dans les grandes agglomérations.
Ces mesures combinées – facilitation de la construction neuve et soutien à la rénovation – visent à augmenter rapidement l’offre de logements et à fluidifier le marché immobilier. Elles devraient permettre de mieux répondre aux besoins des ménages, tout en favorisant un développement urbain plus équilibré et durable.
Mesures pour encourager la rénovation énergétique des logements
Dans un contexte où la transition énergétique devient une priorité, le budget 2025 renforce les incitations pour accélérer la rénovation énergétique du parc immobilier. L’objectif est double : réduire l’empreinte carbone des logements tout en améliorant leur confort et leur performance énergétique.
Renforcement des aides pour la rénovation énergétique
Afin d’inciter les propriétaires à entreprendre des travaux d’amélioration énergétique, l’État prévoit d’augmenter les financements disponibles et d’élargir les dispositifs existants.
- Augmentation du budget pour MaPrimeRénov’ et élargissement des critères d’éligibilité
- Le dispositif MaPrimeRénov’, qui permet aux propriétaires de bénéficier d’une aide financière pour la rénovation énergétique, verra son budget significativement augmenté en 2025.
- Les critères d’éligibilité seront assouplis pour permettre à un plus grand nombre de ménages d’en bénéficier, notamment les classes moyennes qui étaient jusqu’ici parfois exclues de ces aides.
- De nouveaux barèmes pourraient être introduits pour favoriser les travaux les plus performants en termes de gains énergétiques.
- Création d’un crédit d’impôt pour les travaux d’amélioration énergétique
- Un nouveau crédit d’impôt sera mis en place pour inciter davantage de propriétaires à réaliser des travaux d’isolation, de remplacement de chauffage ou d’installation d’équipements à énergie renouvelable.
- Cette mesure permettra d’alléger le coût des rénovations, en complément des autres aides existantes.
Ces mesures visent à accélérer la rénovation des logements énergivores tout en rendant ces travaux plus accessibles aux ménages.
Obligations renforcées pour les logements énergivores
En complément des aides financières, le budget 2025 impose de nouvelles obligations aux propriétaires de logements les plus énergivores, notamment les passoires thermiques classées F et G au Diagnostic de Performance Énergétique (DPE).
- Nouvelles contraintes pour les propriétaires de passoires thermiques
- Dès 2025, les propriétaires de logements classés G ne pourront plus les mettre en location, conformément aux réglementations déjà mises en place.
- Une obligation de rénovation progressive sera mise en place pour les logements classés F, avec des délais de mise en conformité fixés par la loi.
- Un système de sanctions financières pourrait être instauré pour les propriétaires qui ne réalisent pas les travaux dans les délais impartis.
- Financement accru pour accompagner les rénovations énergétiques des copropriétés
- Les copropriétés, souvent confrontées à des coûts élevés pour rénover l’ensemble de leurs bâtiments, bénéficieront d’un soutien financier renforcé.
- Des fonds spécifiques seront alloués pour aider à financer les audits énergétiques et les travaux d’isolation collective, notamment pour les immeubles anciens situés en centre-ville.
- Une simplification des démarches administratives sera mise en place pour encourager les syndicats de copropriétés à entreprendre ces rénovations sans blocage.
Conclusion
Le budget 2025 apporte un ensemble de mesures destinées à relancer le secteur immobilier, avec une approche qui combine incitations fiscales, soutien à la construction et renforcement de la rénovation énergétique. Parmi les initiatives phares, on retrouve :
- Des dispositifs fiscaux améliorés pour encourager l’investissement locatif et faciliter l’accès à la propriété, notamment avec la réforme du Pinel et la prolongation du Prêt à Taux Zéro (PTZ).
- Des incitations pour relancer la construction de logements neufs, via une baisse des taxes sur les permis de construire et un allègement des normes pour réduire les coûts.
- Un soutien accru à la rénovation énergétique, avec une augmentation du budget de MaPrimeRénov’, la création d’un crédit d’impôt et des obligations renforcées pour les propriétaires de passoires thermiques.
L’impact attendu de ces mesures est multiple : une relance progressive de la construction, une facilitation de l’accès à la propriété et une modernisation du parc immobilier existant. L’objectif du gouvernement est de stimuler un marché en crise et de répondre aux besoins croissants en logements, notamment dans les zones tendues.
Toutefois, une question demeure : ces mesures seront-elles suffisantes pour réellement dynamiser le secteur et répondre durablement à la crise du logement ? Si elles apportent des solutions à court terme, leur efficacité dépendra de leur mise en œuvre, de la réaction des acteurs du marché et des évolutions économiques à venir.